Je suis rentrée en France au mois d'octobre... Essayer de voir un maximum de monde, la famille, les amis... Régler tous les aspects administratifs laissés en suspens (ben oui, on était partis pour trois mois, il y a ... un an et quelques mois !). J'avais un emploi du temps un peu surchargé certains jours, mais quel plaisir de revoir tout le monde (ou presque, vous devriez tous habiter à Toulouse ça serait plus simple), des arbres, la pluie, le fromage de chèvre... Se sentir chez soi, quoi !

Pendant ce temps, Willy continue à travailler au magasin. A mon retour, le mouillage est envahi : Il y a une centaine de bateaux ! Le 21 novembre, l'ARC, une course-croisière, part de Las Palmas ; les participants arrivent pendant tout le mois, et les autorité portuaires leur réservent le port ; donc, tout les autres se retrouvent au mouillage. Le lendemain de notre arrivée, le vent tournant, nous nous rapprochons beaucoup trop de notre voisin... Nous allons poser l'ancre plus loin pendant la pause de Willy. Le soir, même cinéma, et encore une fois pendant la nuit ! Ca suffit, le matin, Willy doit aller bosser, on n'a pas le temps de continuer ce petit jeu. On va se mettre au ponton, dont on se fera mettre dehors quelques heures plus tard. Entre-temps, on a réussi à négocier une place sur un ponton privé... Ouf. Je peux enfin dormir un peu, après quelques nuits blanches, entre le voyage et l'arrivée mouvementée.

A peine reposée, je trouve un boulot de serveuse au bar du port, juste à côté du magasin où travaille Willy. Suivent dix jours un peu fous, pendant lesquels nous travaillons tous les deux en moyenne 10 heures par jour, Willy s'arrêtant les dimanches, moi non... Toujours grâce (ou à cause ?) de cette course, l'ARC. On finit en piteux état, plus rien à manger dans le bateau, pas le temps de faire les courses, idem pour le linge sale qui attend, en boule dans un coin ; à peine si on trouve le temps d'aller prendre une douche. CREVES !
Mais même si les salaires sont bas comparés à la France, c'est toujours ça de gagné, il faut en profiter si on veut repartir en vadrouille au printemps.

On prend le temps de se balader un peu, histoire de ramasser quelques figues de barbarie au passage.

Du coup, j'avais prévu de profiter d'être au ponton et d'avoir le 220 volt pour travailler sur le bateau... Evidemment, ça n'a pas été possible. C'est un vrai foutoir, avec ce qu'on a récupéré : du bois, un évier, des bidons pour l'essence... Qu'il va falloir utiliser, ranger... Dès qu'on peut !
Ces derniers jours nous ont réservé une petite surprise aussi : je travaillais au bar, quand je vois entrer un couple, à l'heure de l'apéro ; ils ne m'ont pas reconnue de suite, mais moi si : les anciens propriétaires du bateau, de passage vers Dakar ! L'occasion de leur faire voir le bateau :
- Ah, vous avez enlevé les taquets ?
- Oui, ils génaient l'écoute de GV.
- Mais non, moi je m'en servais pour faire un renvoi supplémentaire, comme ça, tu vois ?
- Et le panneau solaire, bonne idée, je n'avais pas pensé à le fixer comme ça.
...
Rémi inspecte "son" bateau, répond à quelques questions qu'on se posait encore, nous demande de lui faire voir les "travaux" qu'il avait fait faire à Dakar ; ils ont été baclés, pour ceux qui ont été effectués... On finit au restaurant en ville. Bref, une rencontre autant inatendue que sympathique. Là, ça y est, il est à nous ce bateau !
Ils partent quelques jours plus tard récupérer les affaires qu'on leur a laissé à Dakar l'année dernière ; en nous laissant leur éolienne :"Ouais, pour la pêche c'est pas bon, ça gêne les cannes." Si on arrive à trouver la panne à réparer, elle est à nous ! Et un objet de plus à caser en attendant d'avoir le temps de s'en occuper ; Tiens, ça tombe bien, on n'avait encore rien mis sous la table du carré !

Je n'ose pas prendre de photo du bateau dans cet état, donc pour la page que j'avais promis à certains en France, il faudra attendre un peu...