Fin septembre, nous avons mis cap sur Cartagena, avant de remonter la côte espagnole... Lentement, très lentement...

Le vent, faible, voire inexistant de nuit, s'est fait attendre plusieurs fois : comme nous avons pu le constater dès notre arrivée à Cartagena : Deux heures du matin, à un mile et demi (un peu moins de trois kilomètres) du port, le vent nous laisse tomber, et nous avons tout le loisir d'admirer les lumières de la ville... Toute la nuit !

Après un petit tour en France, nous reprenons les navigations, et jusqu'à la fin nous aurons ces conditions.
Pour la dernière navigation avant un bon moment, c'est morose ; la pluie aussi est de la partie, l'air se rafraîchit...

Nous nous octroyons quelques étapes, dont une semaine à Valence pour passer voir un ami... grâce à qui nous pourrons rester au port de la ville sans débourser un sou ! Sachant qu'il s'agit d'un des ports les plus chers de la côte (on nous demandait 40€ la nuit), nous lui devons une fière chandelle.

Le temps de découvrir un peu cette ville qui nous avait été décrite comme horrible par les espagnols rencontrés au Maroc ; et qui se révèle plutôt agréable, mis à par le port (loin de tout, sans autre moyen que le taxi pour en sortir !). Le vieux centre, avec ses rues tortueuses et étroites, est bien entendu devenu le coin branché, accueillant les fêtards au grand dam des habitants qui aimeraient dormir tranquilles. Nous sommes de suite aspirés par les soirées espagnoles, à base de tapas, vin et musique.

La ville est étonamment coupée en deux par ce que j'appelle le "rio verde" : l'ancien court de la rivière (détournée, elle coule maintenant plus au sud), devenu parc. Le lieu, en contre-bas de la ville, abrite les toutes récentes constructions de Calatrava, architecte espagnol, pompeusement appellées "citée des arts et des sciences" : un musée des sciences, un auditorium, un cinéma en 3D, un océanographe. C'est imposant, mais pas forcément apprécié des habitants, qui trouvent justement que leurs impôts sont assez gros comme ça.

Assez tôt pour surprendre tout le monde, nous sommes finalement arrivés à Barcelone. Nous vous avions habitué à des retards sur prévisions, pour une fois, nous sommes dans les temps.

Zigzago est maintenant amarré au port Forum de Barcelone ; Nan, pas celui au bout des Ramblasses, yapud'plass. Non, port Forum, c'est le nouveau, tellement nouveau qu'il n'est pas tout à fait fini... On croise des ouvriers dans les douches, et les jours de pas-d'chance, on se réveille au doux bruit des tracto-pelles...

Nous allons néanmoins y rester jusqu'au printemps (au moins). Notre premier hiver à moins de 18 degrés depuis deux ans, ça se fête : nous nous sommes offert un petit radiateur.

Zigzago hésite un peu entre l'appartement flottant et le voilier prêt à partir ; il y a du laisser-aller dans le rangement, nous reprenons des habitudes plus... terriennes. Nous avons même un accès internet dans le bateau, grâce au réseau wifi du port. Moyennant quoi nous pouvons écouter les radios françaises, histoire de nous rassurer sur ce qu'on décrit ici quasi comme une guerre civile.

Voilà, ce voyage est fini, à présent il s'agit de remplir la caisse de bord qui a aussi mauvaise mine que la peinture du bateau... Pour commencer un autre périple.

P.S. : Pour ceux qui auraient encore des doutes, Zigzago, c'est le petit bateau avec la peinture qui s'écaille, en bas à gauche sur la photo. Ben ouais, nous ne l'avons toujours pas repeint, ça donne un genre.