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Zigzago, c'est le nom d'un voilier : celui de Claire et Willy :

Nous nous sommes rencontrés avec une envie d'aller voir là-bas si on y était...
Willy proposa de le faire ensemble, Claire de le faire en bateau.

Ni l'un ni l'autre ne sommes des enfants de marins, élevés un pied à terre et l'autre en mer : Willy n'avait jamais mis le pied sur un voilier, j'avais pris quelques cours d'optimiste et fait une navigation de quelques jours quand j'étais petite.

Après avoir pris notre décision, nous avons déménagé en bord de mer et pris des cours, histoire de voir si c'était bien ce qu'on imaginait... Nous nous sommes investis dans les assos qui nous donnaient les cours, en aidant à caréner, à ramener des bateaux à leur point d'attache... Bref, toute occasion était bonne pour une balade en mer. Petit à petit, nous avons fait connaissance avec des voileux, et navigué de plus en plus... Jusqu'à l'achat de notre bateau.

Des nomades ?

L'envie de partir, pour nous, ce n'était et ce n'est ni une fuite ni la recherche d'un Eldorado, d'un endroit où l'on se plairait enfin assez pour y rester.
C'est plutôt une façon de vivre la vie telle que nous la concevons : en cassant la routine pour profiter de chaque instant, en sortant d'un cadre imposé pour se construire le sien sur mesure.
C'est une curiosité insatiable, de découvrir d'autres façons de vivre et de penser, et ainsi de porter sur ce qui nous entoure un regard neuf.
En faisant ce pas de côté, nous nous simplifions la vie, en décidant nous-même ce qui nous est indispensable ou pas... Cela nous laisse le loisir d'apprécier des joies simples que la vie occidentale nous fait parfois oublier, comme avoir de l'eau pour boire et se laver, écouter le silence, regarder les étoiles dans l'obscurité totale, passer plus de temps avec son/sa amoureux/se et ses amis que ses collègues de travail, manger chaque jour à sa faim, admirer un paysage...

D'accord, mais pourquoi ne pas partir par exemple six mois par an, en travaillant les six autres mois ?
Il est difficile de s'imprégner de la culture et du mode de vie des pays traversés quand il s'agit d'une parenthèse dans sa vie française.
Nous voulons prendre le temps de vivre dans un pays plus que de le visiter, laisser la place à l'imprévu en ne se posant pas de limites.
Nous aimons aussi voyager lentement, voir le climat, les coutumes changer petit à petit au cours du voyage, nous habituer tout doucement à notre nouvel environnement. Un des aspects les plus aliénant des sociétés occidentales est le rapport au temps : il faut optimiser les heures, en faire rentrer trente-six dans une journée... Quel repos de croiser des gens pour qui "Je n'ai pas le temps." ne veut rien dire.
Pour toutes ces raisons, nous partons sans date de retour ; juste un plan de route : Le voyage se construit tout seul, nous ne faisons que suivre les pistes qui s'offrent à nous.

Cette liberté extraordinaire, que nous nous donnons, ne va bien sûr pas sans contrepartie : L'éloignement des proches, la brièvetés de certaines rencontres, l'incertitude du lendemain, un confort relatif...
En bref c'est un pari sur l'avenir, une précarité qu'il est peut-être plus facile de vivre à trente ans qu'à soixante. Notre vieillesse sera peut-être difficile, mais nous préférons prendre ce risque plutôt que nous poser des problèmes que nous n'avons pas encore et regretter de ne pas l'avoir fait.

Des voileux ?

Le côté "escargot", avec sa maison sur son dos et avançant à un rythme tranquille, correspond bien avec notre vision du voyage. Partir en bateau nous donne une grande autonomie, et permet d'envisager sereinement un voyage long.
Nous aimons aussi ce que cela suppose de vie au grand air et d'exercice physique.
Par les conditions de la vie en voilier, nous renouons avec une nature que la vie "moderne" tend à étouffer : la notre, avec nos faiblesses physiques et nos limites, ce corps qui n'est pas infaillible, dont il faut prendre soin pour lui permettre de nous porter où l'on veut ; et bien sûr celle qui nous entoure, la planète qui nous accueuille et avec qui il vaut mieux coopérer qu'essayer de la dompter.
Nous vivons donc en contact étroit avec la nature, parfois un peu trop proche à notre goût puisque nous sommes très dépendants de la météo ; mais nous profitons au maximum de ce qu'elle nous offre. Cela a un côté presque magique de hisser la voile, et de laisser le vent faire le travail.
Voyager en voilier, c'est un moyen de locomotion lent mais efficace et gratuit. C'est cela et un peu plus : C'est tout un mode de vie, qui en même temps d'une grande liberté, impose son lot de contraintes (hé oui, toujours la même chanson).

Des gens comme tout le monde

C'est notre choix de vie, un parmi d'autres. Il correspond à notre façon de voir les choses. Nous n'avons de leçon ni de conseil à donner a personne.
Mais nous voulons partager cette expérience, surtout avec tous ceux qui nous disent : "J'aimerais bien... Mais je ne peux pas.".
Nous nous sommes d'abord demandé ce que nous voulions vraiment ; puis le comment, avec ses concessions éventuelles... Jusqu'où étions-nous prêt à aller ?
Ensuite tout fût affaire de détermination.
Ces choix, nous les faisons tous, tous les jours. Il y a mille façon de vivre la même expérience, et aucune n'est meilleure que l'autre ; mais il y a celle de chacun, qui rend heureux lui et ses proches.

N'hésitez pas à nous faire part de vos questions ou remarques sur le forum.

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