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Avez-vous déjà essuyé une tempête ?

D'abord je tiens à dire que je ne sais pas pourquoi on dit "essuyer" une tempête. C'est vrai que ça mouillle, mais personnellement, je ne trouve pas la blague très drôle ; voire de mauvais goût. Bref, je ris jaune.

L'évaluation de la situation météorologique

Ensuite, je crois qu'une mise au point s'impose : une tempête, c'est vraiment du TRES MAUVAIS temps. Voici l'échelle de Beaufort, utilisée pour évaluer la force du vent et ses conséquences sur la hauteur des vagues et l'état de la mer :

ForceTermesVitesse en noeudsVitesse en km/hÉtat de la merEffets à terre
0Calmemoins de 1moins de 1MiroirLa fumée monte verticalement
1Très légère brise1 à 31 à 5Quelques ridesLa fumée indique la direction du vent. Les girouettes ne s'orientent pas.
2Légère brise4 à 66 à 11Vaguelettes ne déferlant pasOn sent le vent sur la figure, les feuilles bougent.
3Petite brise7 à 1012 à 19Apparition de moutonsLes drapeaux flottent bien. Les feuilles sont sans cesse en mouvement.
4Jolie brise11 à 1520 à 28Petites vagues, de nombreux moutonsLes poussières s'envolent, les petites branches plient.
5Bonne brise16 à 2129 à 38Vagues modérées, moutons, embrunsLes petits arbres balancent. Les sommets de tous les arbres sont agités.
6Vent frais22 à 2739 à 49Crêtes d'écumes blanches, lames, embrunsOn entend siffler le vent.
7Grand frais28 à 3350 à 61Trainées d'écumes, lames déferlantesTous les arbres s'agitent.
8Coup de vent34 à 4062 à 74Tourbillons d'écumes à la crête des lames, trainées d'écumesQuelques branches cassent.
9Fort coup de vent41 à 4775 à 88Lames déferlantes grosses à énormes, visibilité réduite par les embrunsLe vent peut endommager les bâtiments.
10Tempête48 à 5589 à 102Conditions exceptionnellesGros dégâts.
11Violente tempête56 à 63103 à 117Conditions exceptionnellesGros dégâts.
12Ouragansupérieur à 63supérieur à 118Conditions exceptionnellesTrès gros dégâts.

Vous aurez compris qu'une tempête, ça ne se rencontre pas tous les jours. Il y a des schémas météorologiques, des zones à cyclones et d'autres ou jamais on n'en a vu. Les navigations se prévoient en fonction, en pensant qu'un endroit peut être très sûr neuf mois mais à éviter le reste de l'année. C'est d'ailleurs une des contraintes les plus fortes de la vie en bateau.

Bien sûr cela reste théorique, et ces schémas étant basés sur des statistiques, ils sont loin d'être infaillibles. Et quand on part pour une longue traversée, on ne peut pas être sûr de ne pas rencontrer du mauvais temps.

Notre expérience

Donc, oui, nous avons passé des moments un peu plus agités que nous aurions voulu.
S'il venait seul, le vent ne serait pas vraiment un problème : s'il y en a trop, nous réduisons la toile. Dans le pire des cas (mais là on envisage déjà la tempête, ou plus fort), nous pouvons toujours enlever toutes les voiles. Mais il vaut mieux garder assez de toile pour conserver une certaine vitesse, celle-ci permettant de maîtriser notre trajectoire.
Mais ce vent crée des vagues. Elles peuvent faire gîter le voilier dans des proportions dangereuses ; ou le dévier, il faut alors constamment le faire revenir vers son cap... Ou changer de cap pour atteindre un compromis entre la route idéale et la sécurité.

Il arrive aussi que les vagues ne suivent pas la direction du vent : il s'agit de la houle résiduelle générée par du mauvais temps dans une autre zone que celle où l'on se trouve. Il est alors très difficile d'y faire face. Quand elle s'ajoute aux vagues générées par le vent, on parle de "houle croisée", et vous imaginez aisément que c'est très inconfortable (dans le meilleur des cas), voire dangereux.

Dans des conditions difficiles, il faut toujours faire des compromis. Dans la mesure du possible, nous essayons de suivre la route prévue... Mais il vaut mieux perdre quelques heures (voire jours) que le bateau ! Donc si vraiment cela devient impossible, nous envisageons les autres possibilités : sommes-nous assez loin de tout obstacle pour envisager de changer de cap ? Quel cap adopter pour nous éloigner de la dépression et non se rapprocher de son centre ? Qu'est-ce que je fous là (ça nous traverse forcément l'esprit après des heures humides à supporter les mouvement brusques, le bruit du vent...) ?

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