Mais alors, vous pouvez aller jeter votre ancre partout, c'est génial !

Presque ! Ca s'étudie un peu quand même...

On ne peut pas mouiller n'importe où :

• Il vaut mieux que le lieu ne soit pas trop profond : Nous pouvons avoir besoin de plonger pour dégager le mouillage. Au Cap-vert, dans certaine baies, il y a 40 mètres de fond à 15 mètres des côtes.
• La nature du fond est évidemment très importante : sur de la roche, il y a de grande chances que l'ancre n'accroche jamais.
• Il faut de la place ! Le bateau doit pouvoir tourner de 180º autour de son ancre : le vent peut changer, et le voilier se positionne toujours (à part si un courant perturbateur passe par là) face au vent.
• Le mouillage doit être protégé : du vent, de la houle... Là aussi les condition météo peuvent changer. Nous imaginons toujours à quoi ressemblerait par vent fort le mouillage enchanteur dans lequel nous arrivons. Avant d'y aller, nous avons étudié les vents dominants du coin, et la direction de la houle.

Au mouillage, nous restons attentifs à la météo. Si une dépression arrive, il faut partir... Eventuellement en pleine nuit.
Il y a des endroits plus sûrs que d'autres, certains sont presque des ports naturels tellement ils sont bien abrités. A Mindelo (Cap-Vert) par exemple, nous avions tous les jours 45 noeuds de vent (c'est beaucoup, cf l'échelle de Beaufort), mais il soufflait depuis la terre et ne levait aucune vague, et nous avions trois mètres d'eau sous nous ; résultat, nous étions fatigués de vivre dans une soufflerie permanente, mais le bateau n'a pas bougé.

Par contre, en fleuve, alors là oui, on peut quasiment mouiller partout. C'est beaucoup plus facile :

• La profondeur, du moment qu'on se rapproche du bord, n'est pas un problème.
• Le fond, en général de vase, accroche bien (voire trop, on remonte un paquet de boue entourant l'ancre).
• Les méandres protègent du vent, et il est rare de voir de grosses vagues sur un fleuve.
• Pour la place, ça peut être problématique, mais sur fleuve vient se rajouter un autre paramètre : le bateau aura tendance à s'orienter plutôt dans le sens du courant que face au vent. Ça peut jouer des tours quand le vent est face au courant.

Bref, partout, c'est pas vraiment le mot. Mais tout cela nous laisse tout de même beaucoup de choix ; et pouvoir être au mouillage, c'est vraiment ce qui fait tout l'intérêt de voyager en voilier. C'est une grande liberté, gratuite qui plus est (presque partout), et un mode de vie vraiment agréable : Piscine à portée de palme, voisins inexistants, calme...

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