C'est quoi un quart ?
Par tranches de deux, trois, ou quatre heures, selon le nombre d'équipiers, nous prenons des quarts ; il y a
toujours un "responsable" surveillant :
- l'évolution de la météo.
- les obstacles statiques : si on s'approche d'une côte, la veille s'accentue. Nous sommes particulièrement vigilants
à la dérive, qui pourrait nous faire changer de route, alors même que nous gardons le même angle par rapport
au vent et le même cap. Il faut vérifier par notre position sur le GPS (qui nous permet de tracer la route que nous
sommes en train de suivre) et directement en regardant le paysage.
- les obstacles mouvants : Sans radar,
nous effectuons donc une "veille visuelle" très régulièrement, d'autant plus souvent que nous sommes susceptibles de faire une
rencontre.
- les obstacles traîtres : ni vraiment statiques, ni forcément très mouvants, la gamme est très variée, allant
du frigo (c'est du vécu), au filets de pêches qui se coincent dans l'hélice et/ou la quille, aux O.F.N.I.s en
tout genres. Par exemple des cargos en difficulté "perdent" parfois une partie de leur cargaison, qui se retrouve alors
à flotter entre deux eaux, juste sous la surface.
- les signaux nautiques : il n'y a pas de panneaux en mer, mais des balises et feux nous aident ; elles peuvent nous
indiquer les obstacles à éviter, éventuellement par quel côté les contourner, notre position (phare), l'entrée
d'un port...
En préparant la route, nous notons les obstacles, voies de passage des cargos, et signaux nautiques que nous
rencontrerons. Ainsi nous savons quand nous tenir sur nos gardes ; et si à telle position nous
ne voyons pas le feu qui devrait s'y trouver, peut-être ne sommes-nous pas là où nous le croyons... Toute la subtilité
étant qu'il est toujours possible que ces balises ne fonctionnent pas, ou ne soient plus à leur place.
Par exemple, un 14 juillet, ce n'est pas forcément évident de reconnaître l'entrée du port ! Quand nous sommes
passés au large de Casablanca, nous essayions d'identifer les feux, quand nous avons été pris d'un gros doute...
Et pour cause, l'ambassade de France faisait tirer des feux d'artifices, qui se confondaitent avec le super laser
de la mosquée Hassan II, et les feux du port !
Toutes les observations sont consignées dans le livre de bord
Mais l'équipier de quart ne se contente pas de noter que le vent est passé de rien du tout à tempête ; il réagit
en conséquence ; Non, il ne part pas se faire un café parce que le fond de l'air est frais !
Il change de cap, modifie les réglages des voiles, ou modifie la surface de toile... Si besoin est, en réveillant
l'autre pour se faire aider... Quand je vous disais qu'on ne dormais pas beaucoup.
Eventuellement il barre, mais normalement le régulateur d'allure
s'en charge.
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